Pour l’accueil digne des exilés

J’ai exercé pour la première fois mon droit de visite parlementaire dans un lieu de privation de liberté. Alerté par la CIMADE sur la situation des personnes exilées retenues au Centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot, je me suis rendu sur place pour une visite inopinée. 

Sous des cages successives, la République maltraite des hommes et des femmes, parfois des familles, et bafoue ainsi ses valeurs. J’ai pu constater des conditions de vie d’une inacceptable précarité, et l’indignité des bâtiments. Plusieurs personnes retenues rencontrées m’ont ainsi témoigner de leurs souffrances, tant psychologiques que sanitaires. 

Au dessus de ces cages qui se succèdent, et enferment les exilés, chaque minute s’évadent des avions de touristes et d’hommes d’affaires tout juste décollés des pistes de Roissy qui jouxtent le centre. Les grands discours sur les frontières et la mondialisation se heurtent à la réalité d’une conception à deux vitesses de la liberté des individus et de la protection de leurs droits. 

Plus que jamais, à l’occasion de l’examen de la loi immigration, je tâcherai de faire valoir notre devoir d’humanité et de fraternité.