Pour la création d’une commission d’enquête sur l’entretien et la dangerosité des ascenseurs

5 juin 2024
2-min

Ma proposition de résolution visant à la création d’une commission d’enquête sur l’entretien et la dangerosité des ascenseurs

Exposé des motifs

Mesdames et Messieurs,

Le samedi 10 octobre 2015, Othmane, un enfant de sept ans, utilise un ascenseur de son immeuble dans le quartier du Val Fourré à Mantes-la-Jolie. Il y trouve la mort par asphyxie du fait, d’après la décision de la cour d’appel de Versailles du 24 juin 2022, de la responsabilité de la société d’entretien d’ascenseurs de l’immeuble. 

Ce fait n’est pas isolé. L’entretien des ascenseurs, notamment dans les quartiers populaires et les logements sociaux, est largement déficient en France. Il y existe 637 000 ascenseurs. Ceux-ci tombent trois fois plus en panne dans le parc de logements sociaux que la moyenne, et sont bien moins réparés. Cette défaillance n’est pas qu’une question de confort. Elle prive de mobilité des personnes âgées ou à mobilité réduite et favorise les accidents, parfois mortels, des utilisateurs.

Le rapport “Lutter contre les ascenseurs prisons” de l’Alliance Citoyenne souligne la dimension discriminante de ces pannes pour les personnes en situation de handicap. En privant de déplacement, les pannes récurrentes d’ascenseurs freinent le déroulement de la vie au quotidien. Loriane Brun, habitant à Voreppe, a ainsi été empêchée d’aller au travail. Solène Callec, habitante de Saint-Martin-d’Hères, a dû renoncer à ses cours de sport et arriver en retard au travail. Marion Hubert de Grenoble s’est trouvée forcée de demander de l’aide à ses voisins pour sortir de son immeuble et cumuler plusieurs retards et absences au travail. 

La réalité est là : la loi en matière d’entretien des ascenseurs n’est pas respectée, notamment lorsque cela concerne les quartiers populaires. 

C’est pourquoi nous demandons la création d’une commission d’enquête parlementaire afin de constater empiriquement la réalité de l’accès à des ascenseurs sûrs et fonctionnels, la responsabilité du secteur privé et de l’État en matière de défaillances et proposer des mesures garantissant l’égalité en matière de mobilité verticale. 

Article unique

En application des articles 137 et suivants du Règlement de l’Assemblée nationale, il est créé une commission d’enquête composée de trente membres chargée : 

  • D’identifier les inégalités sociales et géographiques en matière d’accès à des ascenseurs fonctionnels et sûrs.
  • D’établir les degrés de responsabilité des secteurs public et privé en matière d’accès à des ascenseurs fonctionnels et sûrs pour identifier les causes des défaillances dans les réparations et notamment des délais excessivement longs (stocks, effectifs de maintenance…) et leurs conséquences sur les droits des locataires (pénalités).
  • De mesurer la réalité de l’application de la loi en matière d’entretien et de réparation des ascenseurs.
  • De mettre en lumière les effets de la concentration entre les mains de quelques ascensoristes de l’ensemble des contrats de maintenance.
  • D’émettre des propositions permettant de garantir un accès égal à des ascenseurs fonctionnels et sûrs sur l’ensemble du territoire national.

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