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La Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) a été lancée il y a un an. À l’occasion de cet anniversaire, le député écologiste Benjamin Lucas, membre de Génération.s, appelle à aller plus loin en mettant en œuvre des « véritables agora de la Nupes » dans chaque département.
« La Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) célèbre son premier anniversaire. Cette construction politique historique est un bien précieux qu’il nous appartient de préserver. Pas seulement parce que c’est lui qui a permis à la gauche de relever la tête dans notre pays et à revenir en nombre à l’Assemblée nationale, mais parce que ce sigle Nupes incarne pour des millions de Françaises et de Français un espoir de victoires à venir et une promesse d’unité pour en finir avec une décennie mortifère d’affrontements, d’échecs et de reculs dans les urnes et les esprits.
C’est parce que la Nupes existe qu’Emmanuel Macron a été privé des pleins pouvoirs le 19 juin 2022. Par voie de conséquence c’est cette réalité arithmétique à l’Assemblée et notre détermination à y combattre sans relâche sa réforme des retraites qui permet aujourd’hui d’affirmer que le combat n’est pas terminé et qu’il est vain pour le pouvoir d’imaginer « passer à autre chose ».
Mais nous ne sommes pas là seulement pour résister et protéger les Françaises et les Français d’un macronisme chaque jour plus brutal et injuste. Nous avons la lourde tâche de tracer le chemin de l’alternance, d’incarner la perspective politique de sortie de l’impasse démocratique, sociale, climatique dans laquelle le Président a plongé le pays. L’extrême droite est aux portes du pouvoir mais son ascension n’est pas une fatalité. Devant la gravité du moment, il nous appartient de faire preuve de responsabilité, d’audace et d’intelligence collective.
Pour y parvenir nous devons penser une nouvelle étape de la Nupes, son élargissement, non pas à quelques figures ringardes d’une gauche qui a trahi ses engagements, mais auprès des millions de Françaises et de Français qui ne sont pas encore avec nous. Dans les quartiers populaires, dans les villes moyennes, parmi la jeunesse, chez des électeurs d’Emmanuel Macron déçus ou chez des compatriotes abusés par Le Pen, partout il nous faudra aller chercher le peuple Français pour le mobiliser et le convaincre.
Mais pour s’élargir, encore faut-il ne pas se rétrécir.
Voilà pourquoi nous avons l’impérieux devoir de ne pas céder à la tentation de la division, de l’exacerbation des divergences légitimes et des tensions inhérentes à tout collectif humain. Face à un discours de droite et d’extrême droite qui vise à nous salir, nous décrédibiliser, et même à nous exclure du champ républicain, nous ne pouvons nous payer le luxe de l’ambiguïté entre nous et alimenter parfois nous-mêmes un récit destructeur. La bataille culturelle est trop rude, trop importante au regard de l’Histoire, pour que nous la menions séparés.
Voilà pourquoi nous devons inventer une organisation de la Nupes qui la renforce et lui permette de devenir un acquis durable.
Car si nous voulons relever les immenses défis qui sont devant nous, la Nupes doit devenir un acquis. Nos compatriotes doivent savoir qu’aucun débat majeur entre nous, qu’aucune ambition légitime des uns ou des autres, ne remettra en cause l’essentiel : notre volonté commune d’offrir au pays l’alternative dont il a besoin.
En un an nos partis ont su maintenir cette unité et mener ensemble des campagnes précieuses. Notre intergroupe parlementaire a lui aussi fait souvent la démonstration de son efficacité et de sa pertinence. Ces outils sont nécessaires mais pas suffisants.
Nous devons être des acteurs de la révolution démocratique que nous appelons de nos vœux et rendre la Nupes à ceux à qui elle appartient vraiment : militants, responsables associatifs, citoyennes ou citoyens qui rejoignent nos valeurs. C’est de ce dépassement commun que pourra naitre une fédération politique partagée, qui n’efface pas nos partis, nos groupes, nos structures si importantes pour transmettre la mémoire des combats communs, pour structurer débats programmatiques et mener des batailles d’idées qui font vivre la démocratie.
Je propose que nos organisations politiques convoquent ensemble dans chaque département, d’ici le début du mois de juillet, des assemblées citoyennes constituantes, véritables agora de la Nupes, pour demander au peuple de gauche et de l’écologie de dire comment il veut organiser le cadre de notre union, avec les partis politiques qui le composent, et avec toute la société engagée qui partage nos aspirations à la transformation sociale, écologique et démocratique de la société.
Ces assemblées constituantes diraient alors comment procéder pour actualiser notre programme commun, pour fixer les mots d’ordre intermédiaires et notre agenda militant commun, pour organiser les débats sur nos points de désaccords et définir une méthode pour les arbitrer, pour aborder chaque échéance électorale jusqu’en 2027.
L’intelligence collective et citoyenne sera la solution et donnera à notre union le souffle d’espoir qui la portera aux responsabilités et permettra ainsi les changements qui répondront tant aux urgences du quotidien qu’aux grands défis de l’avenir. Chiche ? »