Mon intervention :
Madame la Présidente.
Ce mardi, le président de la République s’est entretenu à Rome avec la présidente du Conseil italien, la néofasciste Giorgia Meloni. Ils se reverront vendredi à Malte.
Alors, la France tiendra-t-elle enfin son rang ? Se montrera t-elle fidèle à sa tradition d’accueil et à la force universelle de son message humaniste ? Le président Macron cessera-t-il de mentir en affirmant que l’Europe est le continent qui fait le plus ? Alors que l’écrasante majorité des migrations dans le monde se fait entre pays du Sud ?
Comprendra-t-il enfin que le durcissement croissant des conditions d’accueil des nouveaux arrivants, que les 40 000 kilomètres de murs construits pendant le jeune XXIᵉ siècle ne produisent que deux effets, que deux seuls effets : l’enrichissement des passeurs et l’augmentation du nombre de cadavres engloutis dans la Méditerranée.
Comprendrez-vous que nous ne connaissons pas de crise migratoire, de submersion ou d’invasion comme le prétend l’extrême-droite, et qu’au total, les migrations ne concernent que 3,5 % de la population mondiale, mais que 30 ans de politiques répressives ont créé une crise de fraternité, une crise de l’accueil à laquelle doit répondre une politique ambitieuse de l’inclusion, notamment en garantissant le droit à la scolarisation des mineurs non accompagnés, dont l’Unicef nous dit qu’il est gravement entravé ? Ou encore en soutenant les humanitaires qui, de Calais à Marseille en passant par Briançon, sauvent des vies. Et je veux leur rendre hommage ici.
Entendrez-vous ce que vous disent tous les chercheurs, toutes les études, tous les chiffres ? Votre prétendu appel d’air n’existe pas, et notamment pas dû à notre modèle social que d’ailleurs vous vous acharnez à effriter. Cesserez vous enfin d’opposer les souffrances entre ceux qui fuient les guerres et ceux qui fuient la misère.
En clair, choisirez-vous la vérité et la confiance plutôt que le mensonge et la peur ?
Monsieur le Ministre de l’Intérieur. La France est grande quand elle porte un message de fraternité, de générosité et d’accueil. Décidément, le Macronisme, restera comme quelque chose de tout, tout petit.