Ce week-end, la porte-parole du gouvernement a fait un pas de plus vers une nouvelle loi sur l’immigration.
Cette annonce est un nouveau crachat à la figure des millions de Françaises et de Français qui ont fait la victoire du barrage républicain en juillet dernier. Cet écran de fumée qui permettrait au pouvoir d’esquiver pendant des semaines les questions prioritaires pour le quotidien de nos concitoyens ne répond à aucune nécessité si ce n’est à celle de s’attirer la bienveillance de la vraie cheffe de ce gouvernement : Marine Le Pen.
Notre Parlement a légiféré sur ce thème bien plus que sur les autres : plus de 30 lois ont été votées depuis 1980 ! A chaque fois des grands mots, à chaque fois un cran supplémentaire dans les discours martiaux, l’incantation à une prétendue « fermeté ». Pour quels résultats ? Plus de morts à nos frontières, plus d’argent dans la poche des passeurs. Et plus de propos racistes, d’éditoriaux xénophobes, de tensions et de haine dans le débat public et dans la société. Ce sont les effets les plus palpable de ces lois.
On va à nouveau chercher à nous engloutir sous des poncifs recyclés sans se soucier du vrai, du tangible. On occultera encore que la majorité des exilés qui arrivent sur notre sol le font pour des raisons de protection, comme l’indiquent les données du Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR). Environ 80 % des exilés viennent fuir des situations de guerre ou de persécution, et non pour profiter des aides sociales, comme certains le prétendent.
Une étude du CNRS démontre que ces aides n’influencent pas la décision d’immigrer. Alors pourquoi insister sur des arguments démagogiques, si ce n’est pour flatter Marine Le Pen ? Relancer le débat sur l’immigration, c’est ouvrir la porte à une stigmatisation croissante des populations migrantes, et, par conséquent, amplifier le racisme d’atmosphère qui gangrène notre société.
Cette situation est d’autant plus révoltante qu’elle est en contradiction flagrante avec le vote de barrage républicain, qui a été un des faits majeurs des élections législatives du 7 juillet 2024. Ce vote, qui a rassemblé des voix de gauche et de droite contre l’extrême droite, a clairement exprimé un rejet des discours de haine et de division. En proposant de rouvrir un débat sur l’immigration, le gouvernement montre qu’il ne comprend pas, ou qu’il choisit d’ignorer, ce message fort de la population.
Le message du 7 juillet était pourtant clair sur cet aspect : la France doit démeurer fidèle à ses valeurs républicaines et à ses grands principes: dignité, égalité et fraternité.
Une nouvelle bataille s’annonce pour refuser ce débat obscure et cette ou ces lois sur l’immigration. La France mérite mieux qu’une focalisation sur des sujets stigmatisants qui ne résoudront en rien les problèmes réels auxquels nous faisons face.
Une fois de plus, nous serons au combat !