Allocution à l’occasion de la commémoration du 8 mai 1945
8 mai 2024, Rosny-sur-Seine
Monsieur le maire,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs.
Le 8 mai 1945 prenait fin, sur notre continent, la seconde guerre mondiale. Le nazisme était vaincu et la liberté des Françaises et des Français retrouvée.
Commémorer cette date, c’est d’abord s’incliner en silence et avec émotion devant la mémoire des millions de morts.
C’est forger la promesse de ne jamais oublier, ces visages, et ces souffrances, celles de la déportation et de l’extermination des juifs des tsiganes, des homosexuels, des communistes.
C’est aussi célébrer l’esprit de résistance, cette somme de courages individuels et cet élan collectif, ce souffle du Conseil National de la Résistance qui nous légua un si précieux, si merveilleux héritage.
De la nuit naquit la lumière. Face à la pulsion de mort s’érigea la convulsion belle et généreuse des jours heureux. La France rebelle sut construire la République fraternelle autour de grandes conquêtes sociales et démocratiques dont nous sommes aujourd’hui encore les bénéficiaires.
Puissions-nous sans cesse garder au cœur cet esprit de concorde, cette volonté de reconstruction autour d’un pacte républicain, d’un contrat social fondés sur ce que notre pays a de plus humaniste.
Commémorer la guerre c’est aussi célébrer la paix, la chérir et tout faire pour la faire advenir partout où elle fait défaut.
Je ne peux en cet instant détourner le regard et le cœur de ce que vivent palestiniens et ukrainiens, de ce qu’endurent tous les peuples opprimés, envahis, colonisés à travers la planète.
Je forme le vœu devant vous que partout la France, parce qu’elle a connu dans sa chair les horreurs de la guerre, portera la parole et les actes d’une puissance de paix et sera toujours du côté du respect du droit international.
Les nations unies, nées au lendemain de la guerre sont elles aussi un trésor à protéger face aux prétentions impérialistes, aux barbaries, aux règnes de la force et de la terreur.
J’en reviens à la France pour souhaiter enfin que nous tirions chaque jour la leçon de cette période de l’histoire où a pu s’installer et se répandre sur le continent et sur notre sol une idéologie de haine, de racisme, d’antisémitisme.
Tant de nos compatriotes ont encore à souffrir des discriminations, de l’intolérance et des stigmatisations du fait de leur origine, de leur religion, de leur couleur de peau.
C’est sans relâche qu’il nous faut combattre le poison mortifère des passions tristes du repli nationaliste et belliqueux, de la discorde qui installe dans le peuple le ferment de la division.
C’est avec passion et obstination que nous devons défendre un héritage plus actuel que jamais : cet édifice de liberté et d’égalité arraché dans le sang avec la libération.
Mesdames et messieurs, cette commémoration en appelle d’autres particulièrement importantes en cette année 2024 qui marque le 80ème anniversaire de la libération.
À chacune d’elle, et au-delà, nous saurons ensemble, j’en suis certain, entretenir la flamme républicaine et patriotique qui anime notre pays, au service, je l’espère, d’un idéal de paix, de justice et de concorde.
Vive la République !
Vive la France !