Aux habitantes et habitants du Mantois-Vexin.
Madame, Monsieur,
Notre démocratie vit l’une de ses plus grandes secousses. Je mesure à vos côtés la colère et l’angoisse, mais aussi la détermination et l’espoir qu’autre chose advienne, autrement, pour résoudre vos difficultés du quotidien et relever les grands défis de l’avenir de la nation. Vous servir honnêtement est ma seule boussole dans ce moment de confusion qui invite à la clarté et à la fidélité.
Je l’ai dit et je ne me renierai pas : je voterai la censure du gouvernement Lecornu.
Depuis les dernières élections législatives, le déni de démocratie se répète à chaque remaniement.
Alors que les Français ont dit sans ambiguïté leur volonté de tourner la page du macronisme, le Président de la République s’obstine à maintenir son clan au pouvoir. Pire, il persiste à imposer sa politique. Quoi qu’il en coûte pour la démocratie, la cohésion sociale, la confiance dans nos institutions.
Plus dramatique encore, la présence de ministres comme Bruno Retailleau au gouvernement – qui reprennent les mots et les projets du RN, versent dans l’islamophobie et les discours rances sur l’immigration qui installent un racisme d’atmosphère dans tout le débat public – constitue un affront au barrage républicain qui a mobilisé une écrasante majorité de Françaises et de Français pour empêcher l’extrême droite d’exercer le pouvoir.
Fidèle aux engagements pris devant les électrices et les électeurs du Mantois-Vexin, je ne peux cautionner cela. Mon devoir est de m’y opposer avec tous les instruments qu’offre à un parlementaire notre constitution. Je l’ai fait en votant la censure de Michel Barnier, en refusant la confiance à François Bayrou et même en me joignant à la motion de destitution du Président de la République pour adresser un signal de fermeté à Emmanuel Macron. Je le ferai à nouveau en censurant le gouvernement Lecornu.
Je mesure la gravité de ces choix. Ils impliquent que face à l’obstination présidentielle, seul un retour aux urnes pourrait permettre de trancher cette situation inédite dans notre histoire républicaine contemporaine.
Si une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale intervenait, j’œuvrerai à nouveau à la place qui est la mienne pour que la gauche et les écologistes soient unis. C’est la condition de la victoire et le seul moyen d’éviter celle de l’extrême droite ou la survie électorale de la macronie.
Je me reconnais toujours dans les engagements du Nouveau Front Populaire, pour la dignité des classes moyennes et populaires, pour la fraternité républicaine intransigeante face aux discriminations, pour la passion de l’égalité dont les services publics et l’école sont les instruments les plus puissants, pour la liberté de notre jeunesse, de nos associations, de nos collectivités locales, pour les solidarités, pour une France fidèle à ses valeurs à l’échelle du monde qui agit pour la paix et le respect du droit international.
Soyez-en convaincus, nous pouvons éviter le pire et construire le meilleur. J’y consacrerai mon énergie, avec sincérité et responsabilité.
Je sais pouvoir compter sur la mobilisation la plus large pour que notre territoire soit aux avants-postes de ce combat.
Fidèlement
Benjamin Lucas