Je vote la motion de censure trans-partisane pour que tombe la réforme des retraites

20 mars 2023

Nous vivons aujourd’hui un moment crucial de notre vie démocratique. Alors que le pays est mis en tension par l’entêtement du pouvoir, nous sommes appelés à censurer le gouvernement. Ce n’est pas une discussion parlementaire banale. Elle intervient alors que le pays quasi-unanime, mobilisé par toutes les organisations syndicales unies, est privé de parole par la seule volonté du Président de la République. 

En effet, jeudi dernier, il n’existait pas de majorité parlementaire pour voter le passage de l’âge légal de la retraite à 64 ans. Ainsi va normalement la démocratie. Quand un gouvernement n’a pas réussi à convaincre, il s’incline devant le vote souverain du Parlement. La Première ministre et le Président de la République ont choisi de piétiner ce principe essentiel d’une démocratie apaisée. 

En responsabilité, je vote donc la motion de censure trans-partisane pour que tombent cette réforme et ce gouvernement. 

Arborer l’écharpe tricolore aujourd’hui vise à rappeller au gouvernement que nous ne sommes pas ici des spectateurs, ou simplement des orateurs à qui il aurait généreusement laissé quelques petites heures de débat. Nous sommes législateurs. Or, c’est cette prérogative essentielle de notre démocratie représentative dont nous avons été amputés jeudi dernier. 

En choisissant de priver l’Assemblée d’un vote, le gouvernement nous a empêché d’exercer le mandat reçu des citoyennes et des citoyens en juin dernier. C’est grave. 

Ce ne sont pas simplement les parlementaires qui ont été brutalisés et humiliés jeudi dernier, mais toute la Nation qu’ils ont mandat pour représenter. 

Devant le risque de dislocation du pacte républicain, devant la menace que fait courir sur notre contrat social cette réforme des retraites injuste et brutale, je crois nécessaire de rappeler symboliquement ce qu’est le Parlement : l’émanation de la Nation, sa représentation au service de l’intérêt général. 

Ce débat sur la censure intervient dans un moment où le pire peut advenir avec une extrême droite aux portes du pouvoir, une colère immense qui se diffuse et une nouvelle génération persuadée qu’elle vivra moins bien que les précédentes. 

Tout est réuni pour que le pays bascule si nous ne mettons pas un terme aux désordres nés d’une politique minoritaire et arrogante menée par un pouvoir qui a perdu pied.

Benjamin Lucas

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