Les migrations sont une réalité permanente. Le travail des exilés dans des conditions souvent précaires également.
Pour la dignité des nouveaux arrivants sur notre sol, faciliter leur situation administrative est un préalable indispensable. Cela doit passer par une simplification de l’accès aux droits, d’un accès rapide aux guichets des préfectures, et d’un accompagnement social et professionnel volontaire.
La France a les moyens et le devoir d’accueillir et de régulariser ceux qui vivent sur son sol, sans faire un tri lié à l’utilité économique. Faire des exilés des variables d’ajustement économiques selon le niveau de tension de tel ou tel métier revient à les déshumaniser, à les priver de dignité, et c’est une rupture grave dans nos principes les plus essentiels.
L’initiative trans-partisane, demandant la régularisation des travailleurs sans papier dans les métiers en tension, s’inspire des articles 2 et 3 du projet de loi pour « contrôler l’immigration, améliorer l’intégration » proposé au Sénat par le gouvernement en 2022.
Cette loi n’est pas le produit d’un équilibre entre « humanité » et « fermeté » mais valide au contraire les thèses que nous rejetons et conforte l’extrême droite dans son discours brutal contre les nouveaux arrivants et France. Quelques bonnes mais incomplètes mesures ne peuvent compenser une orientation politique répressive et brutale fixée par ce texte.
La régularisation des travailleurs sans papier est une nécessité. Cependant, sans une volonté de péréniser la situation sociale et professionnelle des personnes sans papier, ou des demandeurs d’asile, les situations de précarité ne seront pas réglées.
La défenseure des droits le rappelait, à l’occasion d’un avis publié le 23 février 2023, en évoquant la raréfaction des titres de séjours pluriannuels qui ouvraient à un réel droit du travail, et la multiplication des titres de courte durée, présentant un rempart aux parcours d’intégration des personnes en situation de grande vulnérabilité.
Une mesure de régularisation des travailleurs sans papier doit impérativement s’accompagner d’un rallongement des titres de séjour et d’une simplification de l’accès aux droits, notamment face à la dématérialisation des démarches, indispensables au désengorgement des préfectures.
Pour retrouver la vision et les principes qui me guident sur le sujet des migrations, retrouvez mon discours du 6 décembre prononcé à la tribune de l’Assemblée nationale :