Dans un moment de notre Histoire où tout semble s’accélérer, je nous invite à une pause. Prenons le temps de penser le temps, sa dimension politique, sa place dans notre modèle économique et écologique, et surtout sa libération pour vivre mieux.
A travers les débats nés de la période de pandémie, de la bataille des retraites, de l’éternel refrain d’hostilité à la réduction du temps de travail, ou encore des slogans sur la « valeur travail » ou de la revendication d’un « droit à la paresse », au repos, à la réparation, c’est bien la question de notre usage du temps que nous posons et qui donne sens à bien des combats de la gauche et des écologistes.
Après de longues décennies de réduction du temps de travail et de conquêtes pour donner du temps aux loisirs, à la culture, à l’éducation populaire, au repos, la marche de l’Histoire s’est inversée. L’ère du « travailler plus » s’est imposée en dépit de la nécessité de partager le temps de travail pour travailler moins, travailler mieux, travailler tous. Dans la semaine, l’année ou la vie, il nous faudrait renoncer à profiter des gains de productivité pour toujours produire et consommer davantage. Ce modèle n’est pas le nôtre, singulièrement dans un moment où notre contrat social et notre pacte démocratique doivent être refondés, et que la crise climatique fait courir à l’humanité tout entière le plus grand péril de son existence.
Résister à l’offensive ne suffit pas, il nous faut inventer de nouvelles conquêtes pour le temps libéré. Le temps libre, c’est un temps d’épanouissement et de liberté, d’engagement et de fraternité, de correction des inégalités par le droit au repos et au bonheur. Un autre horizon d’émancipation et de partage reste à dessiner. Chacune et chacun pourra aujourd’hui tracer son coup de crayon, esquisser les contours d’un futur désirable et respirable.
C’est tout le sens de cette journée à laquelle je vous remercie d’avoir participé !
Benjamin LUCAS
Député
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